Présentation


Lorsque Gertrude Stein formule en 1913 la phrase Rose is a rose is a rose, extrait de son poème Sacred Emily, offrir de la couleur et une existence aux choses est certainement le désir qui l’anime. Une rose, ainsi nommée, de manière à la fois simple et pragmatique, rend visible ce que l’imaginaire déploie autour d’une fleur tout à coup fertile, à la fois formellement et symboliquement.

Les cinq artistes réunis sous ce titre approchent la réalité et la poésie depuis des points de vue divers. L’univers de Peter MARTENSENse caractérise par sa familiarité, une familiarité décalée en ce qu’elle suggère un monde onirique et intime. Réalité mentale est le terme qu’emploie l’artiste pour décrire son œuvre.
Lyndi SALES, observatrice redoutable du microscopique au macroscopique, mordue de sciences dures, développe depuis une dizaine d’années son œuvre autour de la notion de perception. La réalité sociale sud-africaine au sein de laquelle elle évolue et les mondes au sein desquels elle voyage en méditation ou par l’utilisation de certains hallucinogènes sont autant de sources d’inspiration. Morten SØNDERGAARD, un des plus importants poètes danois vivants, donne une substance tangible et une existence spatiale/concrète aux mots et aux sonorités. Il taille les mots au scalpel et s’ils sont parfois empreints de mélancholie, ils le sont plus souvent encore de tendresse et d’humour. Farida LE SUAVÉ est ancrée dans la chair, la peau, le corps, sa motivation première en tant que plasticienne. Ses sculptures en céramique sont d’une sensualité redoutable. Séduisantes, parfois angoissantes, l’humanité y existe en quelque sorte dans sa forme fondamentale, nue et tangible. Une peau est une peau est une peau, une chair est une chair est une chair. Ses œuvres respirent, dérangent et invitent. Fascinée par les textiles et l’ornement, elle habille ses sculptures de symboles kabyles et de motifs floraux des 18eet 20e siècles. Plus qu’à couvrir ces chairs, ces décors sont l’occasion de démontrer ce besoin humain d’orner et de se raconter par la parure. Chez Marlon WOBST, les protagonistes sont souvent nus et souvent dans l’eau. Ils y prennent forme, s’y déforment, s’y immergent, en émergent, y disparaissent pour mieux réapparaitre. Le coloriste est amoureux de la matière et se frotte à la peinture à l’huile, à la terre, au feutre. Libre parmi ces trois dimensions, il égaye un quotidien animé de jeux, de situations banales où l’extraordinaire surgit parfois pour rendre compte des existences contemporaines.

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