Min Jung-Yeon
Biographie
Née en 1979 à Gwangju, République de Corée.
Vit et travaille en France.
Brume légère qui se répand pour se dissiper aussitôt ou forme imposante qui entoure, étouffe, engloutit… Rien n’est statique dans le monde à la délicatesse extrême de Min Jung-Yeon. Rien n’est tout à fait réel comme rien n’est complètement imaginaire. Ses œuvres se présentent telles des compositions scéniques, frontales, face auxquelles l’on retient son souffle en attendant de voir la suite. S’expriment ici l’être intime de l’artiste et son appartenance à une histoire contemporaine.
L’intérêt profond que porte Min Jung-Yeon pour les sciences, l’exploration de l’espace notamment, est lié à son observation poussée de la nature depuis le plus jeune âge. Elle tient aussi à sa culture d’origine, celle d’une Corée tiraillée entre consumérisme et tradition, où l’héritage chamaniste a encore un ancrage. Dessins, peintures, volumes, installations – Min Jung-Yeon est à l’aise dans toutes les dimensions, de l’infiniment petit au monumental.
Expositions
Mais le paysage est encore là
Min Jung-Yeon
27. 01 – 18. 03. 2020
Métaphores de toujours, les paysages de Min Jung-Yeon évoluent avec elle.
Une fluidité nouvelle et un geste puissant ont pris place dans son œuvre avec la création de son installation monumentale Tissage présentée au MNAAG – Musée national des arts asiatiques Guimet en 2019-2020. Une énergie s’est libérée et apporte désormais son souffle, parfois violent, parfois telle une douce expiration. Les compositions autrefois entièrement pensées ont cédé la place à un lâcher prise qui cohabitent aujourd’hui étroitement avec la minutie dont l’artiste est capable.
L’aube après la nuit
Min Jung-Yeon
13.03. – 09.05.2020
Faut-il s’enfoncer dans l’obscurité pour la connaître, l’étreindre et enfin être capable de (re)trouver la lumière ? C’est ce que semble suggérer Min Jung-Yeon avec le titre de sa nouvelle exposition : L’aube après la nuit.
Dans ses dernières œuvres sur papier, la couleur se fait plus présente : des lumières frêles mais indéniables. Les traces de larges gestes au pinceau y occupent une place importante – telles une libération, un nouveau souffle. On reconnait l’élan de certains calligraphes.
La lettre de Pluton
Min Jung-Yeon
06.03. – 28.04.2018
En 2006 la planète Pluton s’est vu exclure du système solaire et reléguée au rang de « planète naine » en raison de sa masse et son volume tous deux trop faibles et d’une trajectoire « déviante ». Les premières images de Pluton envoyées par la sonde New Horizons (2015) révélaient une surface en partie couverte de glace de méthane et d’azote prenant à un endroit la forme d’un cœur. Le symbolisme de ce rejet d’une petite planète différente au grand cœur de glace a inspiré Min Jung-Yeon. La lettre de Pluton explore ainsi la notion de réconciliation avec une perte, de l’intégration de ce qui nous échappe, de points de vue et d’appréciations autres.
Hors-les-murs
Centre Culturel Coréen
Désert plein — Soif, sommeil, silence
29. 11. 2021 – 17. 02. 2020
Exposées au Centre Culturel Coréen, les nouvelles œuvres de Min Jung Yeon reflètent une singulière cohérence et évolution dans le travail de l’artiste. Bien sûr, elles s’inscrivent dans une même tentative de réconciliation et de mise en tensions d’éléments hétérogènes, aux frontières du réel et de l’irréel. Mais elles se sont délestées d’une forme d’accumulation complexe de formes et de couleurs pour frayer vers quelque chose de plus simple, où le vide et l’abstrait ont pris une place primordiale. (Ce qui reste, 2022, Amélie Adamo)
Musée Guimet
Carte Blanche à Min Jung-Yeon
06.11.2019 – 17.02.2020
Cette nouvelle Carte blanche contemporaine, confiée à l’artiste coréenne MIN Jung-yeon, présente une installation immersive et organique, créée spécifiquement pour le MNAAG. S’appuyant sur la réalité d’un pays scindé en deux depuis 65 ans et sur la notion de réconciliation, l’installation se compose de dessins grands formats et de troncs de bouleaux dessinés sur des papiers.
Tel un kaléidoscope immense, les jeux de miroirs offrent à la vue de subtils entrelacs en superposition. L’approche philosophique du temps, de la mémoire et de l’espace, naît de la rencontre harmonieuse de l’organique et de la fluidité.
Musée d’art moderne et contemporain, Saint-Etienne Métropole
Demander le chemin à mes chaussures
Min Jung-Yeon
23. 06 – 30. 09. 2012
« Des lignes de fuite qui filent vers l’infini, des formes aux allures organiques en suspens dans l’espace, d’étranges agglomérats innommables qui ne réfèrent à rien ou si peu, soudain un élément parfaitement identifiable…
[…] Peinture et dessin, l’oeuvre de Min Jung-Yeon est riche d’un monde étrange qui mêle références biologiques, végétales, animales et humaines pour instruire une esthétique où le corps, s’il n’est pas explicite, opère notamment comme vecteur libératoire du geste créateur, un substitut à l’excès de contrôle et au blocage respiratoire. » Extrait du texte de Philippe Piguet publié dans le catalogue de l’exposition « Min Jung-Yeon, Demander le chemin à mes chaussures » au MAMC+ de Saint-Etienne Métropole (2012).
Presse
Publications et textes
« Fantasmatique, grotesque et surréaliste: dans les profondeurs du subconscient de Min Jung-Yeon »
Vidéo de la conversation
Chat Room – ASIA NOW – 18. 10. 2019
Avec Sophie Makariou, directrice du musée national des Arts asiatiques – Guimet, Min Jung-Yeon, artiste et Maria Lund, galeriste. Conversation animée par Olivia Sand, journaliste pour le Asian Art Newspaper et auteure du livre “Contemporary Voices from the Asian and Islamic Art Worlds.”
Min Jung-Yeon, à propos de son exposition Carte blanche au Musée national des arts asiatiques – Guimet
vidéo
11. 2019 – 02. 2020
La notion de réconciliation est à l’origine de l’installation de Min Jung-Yeon.
L’œuvre s’appuie sur le vécu de l’artiste et la réalité tragique d’une Corée scindée en deux depuis soixante-six ans.
Min Jung-Yeon convoque la pensée de Lao-Tseu sur les contraires contemporaine et les considérations sur le temps et l’espace du physicien quantique Carlo Rovelli.