Présentation
C’est peut-être du temps perdu qu’on voit dans mes tableaux
Fee Kleiss – conversation avec Maria Lund – Janvier 2025
Si le fondement de Fee Kleiss est, certes, la peinture, l’artiste accumule et retravaille déchets, objets, vieux vêtements, photos et magazines qu’elle incorpore à ses toiles ou métamorphose en volumes autonomes. Dans son monde, rien ne se perd1, rien ne se refuse et tout peut arriver. La transformation est ainsi au cœur du processus qui a fait naître le nouvel ensemble réuni sous le titre énigmatique l’Œil de l’Ail – titre qui renvoie à son tour à une œuvre antérieure où il est question d’un œil et d’ail : Récupération encore…
En « maîtresse de marionnettes », Fee Kleiss fait interagir les éléments – peinture et objets – tel des figurants pour former des « tableaux vivants » en deux ou en trois dimensions. La démarche se veut libre, intuitive et ludique, mais intention il y a bien : celle de faire dialoguer techniques anciennes de peinture avec des fragments matériels de notre époque. L’espace visuel qui se crée a une identité visuelle forte tout en étant très ouvert, voir indéfini. Beauté, humour, poésie et profondeurs y cohabitent ; un éventail des possibles et de suggestions.
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Avec l’Oeil de l’Ail, l’artiste s’est intéressée de près aux dépliants publicitaires que distribuent les supermarchés. Ces éditions pauvres aux photos et graphisme racoleurs où se retrouvent les offres et les rabais du moment : aliments, alcools, articles d’hygiène et plantes vertes… Bien plus que des simples symboles de la société de consommation, les images et textes de promotion découpés et minutieusement reproduits en peinture par l’artiste deviennent aussi les portraits d’une autre dimension de la vie contemporaine. A savoir celle des produits comme porteurs de rêves et de désirs bien au-delà d’une réponse aux besoins vitaux. En les peignant dans la tradition du trompe l’œil, Fee Kleiss leur offre une nouvelle vie où ils se fondent aux espaces abstraits créés sur la toile. Le résultat est surprenant, on croit au collage pour se rendre compte en scrutant de près que « l’objet intrus » – bouteille de vin ou viennoiserie… – fait bien partie intégrante de la matière peinte. S’opère alors un glissement vers une perception nouvelle, vers une sorte de scène ou l’objet/figurant peut se mettre en action.
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1. Extrait de la citation « rien ne se perds, rien de se crée, tout se transforme » de Antoine Laurent de Lavoisier, fin XVIIIe siècle.
En images
INSTALLATION - Liqui Moly
Agenda
RENCONTRE
Bénéficiez d'un moment privilégié d'échange avec l'artiste sur son oeuvre.
48 rue de Turenne, Paris 3e
NOCTURNE
À l'occasion de la semaine d'Art Paris, la Galerie Maria Lund organise une nocturne pour (re)découvrir l'exposition de Fee Kleiss.
48 rue de Turenne, Paris 3e
DIMANCHE D'OUVERTURE
Chaque mois, la galerie Maria Lund vous ouvre ses portes un dimanche après-midi pour un moment privilégié autour de l'art contemporain.
48 rue de Turenne, Paris 3e
Publications et textes
LECTURE | Brice Liaud
Brice Liaud lit Pose – essai poétique inspiré par l’oeuvre de Peter Martensen
LECTURE | Céline Bernadac
Céline Bernadac lit Monologue de l’Interstice – essai poétique inspiré par l’oeuvre de Peter Martensen